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Hier c’était le 21 avril, c’est la date anniversaire de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, au détriment de Jospin. Mais c’est aussi la date anniversaire de l’entrée de mon père à l’hôpital pour qu’il n’en sorte pas.
Ça faisait 2 ans qu’il était diagnostiqué d’un cancer des poumons et il n’y avait que la déni de mes 20 ans pour espérer une issue favorable après plusieurs séjours à l’IGR et l’échec de traitements expérimentaux. #MeAt20 hein…
Donc le 21 avril 2002 mon père a été abstentionniste, pour la première depuis 1974 sans doute, puisqu’il s’est effondré avant d’aller voter. Une ambulance est venue le chercher pour l’emmener à l’hôpital de Lagny (aujourd’hui fermé).
18 ans après c’est toujours aussi dur à écrire.
Je tenais un bureau de vote avec ma mère, le reste de la journée est plutôt flou dans ma mémoire.
Vient le dépouillement à 18 h, les nombreux bulletins Le Pen, les rumeurs qui circulent par SMS. Je prends le volant pour rapporter l’urne et les bulletins en mairie, on allume la radio à 19h55 et à 20 h on apprend LA nouvelle. Je me gare en cognant presque la voiture de devant.
Vous connaissez la suite. Les manifs, le 1er mai monstrueux à Paris où on fait du surplace place de la République, les pinces à linge, « escroc pas facho », la une de Libé…
De mon côté c’est encore les vacances scolaires pour une semaine et à Paris les étudiants ne manifesteront qu’en 2e semaine, ce fut un exutoire bienvenu pour oublier le futur décès de mon père dans l& #39;ambiance d& #39;AG de Paris 3
Car il a tenu bon. Il était toujours conscient bien que très faible. On a même rempli une procuration pour lui au second tour, parce que « chaque voix compte, le risque est trop grand qu& #39;il passe ». Je pense qu& #39;il y tenait.
Il est mort le 6 mai, le lendemain du 2e tour, après avoir été placé en coma artificiel tard dans la soirée du 5.
Je suis convaincu qu’il a tout fait pour tenir, pour savoir. Le 5 mai au soir il y avait la télé allumée dans sa chambre.
Les derniers mots dont je me souviens de lui sont : « il a perdu de combien le gros ? »
Les derniers mots dont je me souviens de lui sont : « il a perdu de combien le gros ? »
Voilà, c’est mon 21-avril à moi qui dure en fait 15 jours. Chaque année c’est pas simple à dépêtrer ce mélange de souvenirs perso et de politique.
Et désolé pour ce thread qui remonte pas trop le moral 
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